Joséphine Bouvelle (1872-1932) est l’épouse de Ferdinand Drion du Chapois (1871-1926). Joséphine est décédée à Aye au château d’Hassonville au sud de Marche-en-Famenne. Lors de la succession d’une des quatre sœurs Drion, des plaques de verre ont été, malheureusement partagées entre 19 neveux et nièces.
J’ai eu la chance de pouvoir les scanner en haute définition avant la dispersion définitive de cette incroyable collection de plaques de verre qui a réussit à traverser les ans sans dommage. La plus grande catastrophe étant la dispersion de cette collection, qui est un véritable témoignage du temps jadis. Ce n’est pas faute d’avoir intercédé auprès de ma mère pour essayer de convaincre les 18 autres ayants-droits, mais rien n’y fit.
Les plaques de verre reprennent la vie de famille qui se déroule paisiblement au château de Feluy au rythme des naissances successives. Joséphine Bouvelle donnera naissance, au totale à 13 filles et 3 garçons. 16 enfants au total, vous avez bien lu. La photo la plus incroyable est celle qui en entête de cet article. Joséphine a fait un autoportrait qu’elle a mis en surimpression dans son assiette, prête à se manger. Il faut reconnaître que cette photo surréaliste avant la lettre dénote complètement avec les sujets fort conventionnels, d’une famille bien sous tous les rapports avec des enfants exemplaires. Osons espérer que les enfants étaient plus délurés que ce que ne montrent les photos.
Les plaques de verres étaient placées dans deux boites qui donnent une indication sur le type de plaques de verre utilisée. Josephine utilisait des plaques allemandes et des plaques belges du Dr. Désiré van Monckhoven.
Celui-ci est un chimiste gantois qui industrialisa le premier le système de l’émulsion des plaques par albumine, procédé nettement moins onéreux que ceux utilisé par Daguerre qui a donné son nom au Daguerréotype. La boite contenait 18 clichés a imprimer au platine.
Désiré van Monckhoven (1834-1882), gantois, est docteur en sciences. Il est un des plus célèbres pionniers de la chimie photographique. La diffusion de ses manuels a largement dépassé nos frontières. Suivant les recherches de Stas, il fabrique des plaques de verre avec émulsion sensible au gélatino-bromure (celui-ci est sensibilisé par maturation avec de l’ammoniaque). Ce procédé perdure actuellement, mais le support est devenu souple. Docteur en sciences, expérimentateur et vulgarisateur de grand renom, il est aussi pionnier de l’astrophotographie et de l’industrie photochimique en Belgique. (1)
Ci-dessous l’album présente quelques unes des plaques de verre produite par Joséphine Bouvelle. Il y avait une centaine de clichés au total.
Géry de Broqueville
(1) voir Wikipedia.