Si l’expression a été inventée au XXe siècle pour montrer une pratique habituelle chez les étudiants notamment Erasmus, au XIXe siècle les choses se faisaient de la même manière. Je suis tombé sur une convocation à une assemblée ordinaire datée de « Montigny-sur-Sambre, le 9 novembre 1857 » de la Société du charbonnage de Bonne-Espérance.
Celle-ci contient l’ordre du jour de cette assemblée ordinaire contenu en 12 points dont des demandes d’augmentation de salaires, des vente de terre qui ne rapportent plus assez, etc. (Cliquez ici pour voir le pdf).
Mais le plus amusant reste quand même la dernière page où l’on voit que chacun doit apporter de la nourriture pour le 17 novembre. « Les actionnaires ont promis, sous peine de 50 francs d’amande au profit des pauvres de fournir pour le dîner » :
- M. Piéton : Jambon d’Ardennes
- M. Victor Pirmez-Drion : lièvre, lapin et vin.
- M. Émile Pirmez : 6 perdreaux et vin
- M. Jules Drion : un pâté de foie gras
- M. Léopold Drion : Une tourte
- M. Quarré, notaire : un (manque) gigot de chevreuil.
- M. Adolphe Drion : 4 bécasses.
- M. Auguste Émile Drion père : un dindon truffé
- M. Demandre : un fromage à la glace
- M. Émile Drion : un pudding
- M. Dulait : 4 bouteilles de vin vieux.
- Messieurs Auguste Émile Drion fils et Ferdinand Andris-Drion se chargent du choix de la cuisinière et du dessert pour compléter le dîner.
Voilà donc comment cela se passait dans ces temps pas si anciens. En tout cas, l’on mangeait bien alors que l’on parle d’augmentation de salaire pour des clopinettes. Il est aussi à remarquer que les actionnaires de ce charbonnage sont à peu de chose près les mêmes que ceux qui ont investit, six ans plus tard, dans la Société fondée par Ernest Solvay.
Géry de Broqueville