C’est depuis la fin du XIXe siècle que le clou ne vaut pas tripette. On le retrouve d’ailleurs dans des expressions comme « travailler pour des clous » ou bien « gagner des clous ». Bien sûr la valeur d’achat d’un clou est extrêmement faible, et cela peut largement suffire à expliquer l’expression. Mais on trouve aussi, dans les anciens dictionnaires de l’Académie française, l’expression de même sens « cela ne vaut pas un clou à soufflet » où il était question de ces clous en cuivre qui ornaient les soufflets à forge ou à cheminée, clous purement décoratifs, donc sans valeur, au moins d’usage.
Et pourtant, si l’on y regarde de plus près, la famille Drion trouve l’origine de sa fortune dans sa clouterie au XIXe siècle. Dans « le guide commercial et industriel de l’habitant et l’étranger dans Bruxelles et la Belgique pour l’an 1840« , on peut y lire ceci pour Gosselies : « ville du Hainaut, district à 1 lieue de Charleroy, 4.310 habitants, riche par ses fabriques de clouterie et coutellerie. Comme nom de fabricants de clous ont y voit Charlier, Cornil M., Drion Drion A. D. F. G., Drion F.J., Dumont (Ve), Fauconnier, Limelette, Mourage, Preumont et Cie, Soupart« .
Donc, fabriquer les clous apporte certainement de quoi vivre, dans le cas contraire, la famille Drion ne se serait point lancée dans cette aventure industrielle. De plus, l’on a gardé en mémoire que les Drion avaient une clouterie. En réalité, ils ne se contentaient pas d’en fabriquer puisque l’on possède des éléments de fer comme des éléments de porte (voir album ci-dessous). Peut-être qu’ils produisaient encore plus d’éléments mais ils ne sont pas arrivés jusqu’à nous.
Comme on le voit ci-dessous, il y avait au moins deux clouteries Drion. Celle qui s’appelle Drion Drion A. D. F. G et celle qui s’appelait Drion F.J. Pour le moment je ne sais pas ce que représentent ces initiales. Il est sûr que ce sont nos ancêtres. Il faudra attendre une histoire plus détaillée sur ces clouteries situées à Gosselies.
Géry de Broqueville